Selon Still (qui a fondé l’ostéopathie et créé les valeurs morales de l’ostéopathie ), « Notre traitement doit apporter un soulagement ou sinon il faut l’arrêter. »
Alors que l’on éduque le patient à se voir à travers les résultats de la médecine technique (analyses, radiographies, etc.), à se désincarner, à être dans la négation de son unicité face aux statistiques médicales, l’ostéopathie redonne au patient la possibilité de se sentir, de se percevoir, par une écoute attentive qui a déjà fonction thérapeutique.
C’est permettre une prise de conscience non culpabilisante : le patient qui vient se « livrer » nous fait part de son malaise. L’ostéopathe participe à donner un sens au « mal-aise », aux maux. Il s’agit moins de responsabiliser le patient que de lui faire prendre conscience de ce qu’il se passe en lui. Responsabiliser un individu, le mettre face à ses contradictions, peut- être d’une grande violence et l’écraser s’il ne peut entrevoir d’issue, notamment dans le contexte socio-économique actuel qui est parfois très difficile et complexe.
« Le mot traiter ne signifie qu’une seule chose : savoir que vous êtes dans le vrai. » (A.T. STILL, ) L’ostéopathie se donne un cadre d’action dans laquelle elle peut envisager d’être efficace. En dehors de ce cadre, elle se doit de renoncer et d’en informer le patient, en prenant soin de le réorienter. Les bienfaits d’une séance d’ostéopathie doivent se révéler à court terme. Dans le cas contraire, il convient soit de réévaluer le « diagnostic ostéopathique », soit de mettre fin à des séances dont l’efficacité n’est pas probante, faisant ainsi écho au « Primum non nocere » d’Hippocrate. « L’ostéopathie […] c’est travailler avec son cœur, ses mains et sa conscience » (1)
L’ostéopathie se conçoit dans une relation horizontale avec le patient. L’ostéopathe n’impose pas son traitement avec autorité. Il est respectueux et préserve la dignité du patient, d’autant plus que sa souffrance le rend vulnérable. La relation entre l’ostéopathe et le patient est ainsi fondée sur la confiance et le secret professionnel. Nous ne cherchons pas à faire les choses, mais nous faisons en sorte que les choses se fassent. Pour ce faire, nous utilisons la verticalité de la force de gravité, de façon passive, et non l’action musculaire. Il s’agit d’une force naturelle dont l’action passive est parfaite puisque reproductible à l’identique.
Si l’ostéopathe recherche l’unification, il ne la confond pas avec l’uniformité. Chaque patient est reconnu dans sa différence, sans jugement. Le traitement qui lui est appliqué ne résulte pas d’un protocole établit suivant des lois statistiques, mais d’une recherche personnalisée des causes de la symptomatologie. L’ostéopathe témoigne ainsi de sa compréhension de la particularité de l’individu au sein d’un groupe social. Il recueille la plainte du patient, et accueille sa différence. Pour l’ostéopathe, l’autre ne constitue pas une limite à sa liberté, mais au contraire une extension par le fait même qu’il constitue un monde à découvrir, mais aussi à protéger, à sauvegarder dans ses droits d’exister et d’être différent.
Il s’agit pour le thérapeute de comprendre le patient dans sa plainte, d’en considérer les aspects sociaux, émotionnels, mentaux, cognitifs…Comprendre le patient n’est en rien partager son sentiment ou son état émotionnel, c’est se projeter dans l’autre pour en comprendre le sens, sans confusion entre soi et l’autre, c’est une faculté à se représenter son état. En entrant en empathie, l’ostéopathe ne perd pas son identité, il augmente sa conscience de soi et sa connaissance de l’autre. En reformulant la plainte du patient par la représentation qu’il s’en fait, l’ostéopathe assure au patient d’être compris, ce qui est nécessaire à son adhésion au traitement proposé. Cette valeur relationnelle fondamentale du soin peut-être enseignée et apprise.
Texte issu de http://www.bretagne-osteopathie.com
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